Mercredi 7 juin

C’est la quatrième à pleurer aujourd’hui. (Il est midi).

Il ne s’est pas passé grand-chose, pourtant. J’avais dix minutes pour manger, alors je suis monté à l’atelier théâtre avec ma tasse de café. Et en virevoltant à travers la salle, Naëlle a envoyé valdinguer ladite tasse, heureusement vidée de son contenu.

“Elle a dit que vous aviez l’air en colère contre elle.”

Bon. Quand je suis en déroute, j’ai l’air en colère. Je note.

Quatrième môme à pleurer aujourd’hui. Pour tout un tas de raisons. Certaines qu’on pourrait voir comme futiles, d’autres beaucoup plus sombres. Avec la chaleur, les crises remontent à la surface, pour faire éclore leurs pustules dégueulasses.

Trop, trop de gamins mal dans leur peau, blessés, fragilisés. L’après-midi est amer, groggy de toutes ces larmes.

Ce sont toujours dans ces moments que l’on me dira qu’il faut s’endurcir. Que ce soit les élèves ou moi. Que la vie est comme ça.

Plus les choses avancent, moins j’y crois. Je suis de plus en plus atteint par leurs alertes lacrymales : c’est ce qui me donne la force d’agir pour eux. Il ne s’agit pas de se vanter, juste de noter qu’il y a, c’est important, une énergie et une force dans les larmes.

Ça fait mal, mais ça met en lumière.

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