
Je n’aime pas les cours du vendredi après-midi.
Le vendredi après-midi, le lycée est moite et sent la transpiration. Le vendredi après-midi, les élèves ont le regard plus veule, le rire plus agressif.
Ça n’est pas que l’arrivée du weekend. C’est cette impression que tout ce qui fonctionne dans mon boulot est tellement ténu. Ça tient à quelques phéromones d’harmonie, rien de plus.
Ce vendredi après-midi, on lit les mots de Zola, sur ce que l’on peut réprimer et ce à quoi il n’est pas possible de résister. Les élèves se marrent.
Et Zola hoche la tête, sagement.
« Eh attendez monsieur, Zola il parle de « rougir comme une jeune fille », proteste Mélissa. C’est n’importe quoi !
– Au XIXe siècle…
– Oui, oui, je sais, les moeurs, la société… Mais c’est pas le rôle des écrivains ? Des intellectuels ? De réfléchir un peu plus, plutôt que d’être bête comme tout le monde ? »
Le vendredi est laid. Mais pas totalement non plus.