Samedi 4 mai

Léger sourire, tandis que je rédige une prise de notes sur les dernières explications de texte de l’année. Si je repars de cette année au lycée, ce sera avec cette impression : celle d’avoir été plus élève que jamais, à leurs côtés.
D’abord parce que j’ai dû créer la totalité de mes cours, à partir de rien ou presque. Parce que, comme eux, je me suis lancé dans des textes sur lesquels mon choix était à peine moins limité. Parce que, comme eux, j’ai eu l’impression de devoir découvrir rapidement les règles d’une partie aux enjeux immenses. Parce que, comme eux, je n’ai pas su, avant un bon moment, comment je m’en sortais.

Et que, lorsque je prépare ces foutues lectures linéaires, je me retrouve comme eux, le nez sur le texte, à tenter de mobiliser tout ce que j’ai de connaissances pour créer quelque chose de cohérent. La seule différence étant que mon corpus intérieur est plus épais.

Cette fois encore, cette année, j’ai été débutant. Parfois c’est en pédagogie, parfois en didactique, parfois au niveau de l’autorité. Mais ce qu’il y avait de bien, cette fois-ci, c’est que les mômes, sans s’en rendre compte, m’ont épaulé à un point insoupçonnable. Alors bien entendu, je suis resté à ma place. Celle de celui qui guide, qui sait où l’on va, même quand les doutes s’installent. « On aura le temps de faire tous les textes ? On aura la méthode ? On comprendra la dissertation ? » Bien entendu. Tout est prévu, tout est sous contrôle (ça ne l’était pas).

Et maintenant que je suis en maîtrise, ou presque, quitter les lieux. Voir mes appuis se dissoudre.

Comme tous les ans.

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