Samedi 8 juin

Soirée passée chez A. Nous nous sommes rencontrés il y a maintenant trois ans, au gré de la valse que nous dansons depuis un moment, celle des enseignants remplaçants. « Cette année, je ne me suis pas fait de vrais amis », rigole-t-elle, malicieuse.
On se raconte nos aventures, nos élèves. Comme à chaque fois. Séparés par les aléas du remplacement, mais jamais disparus du radar l’un de l’autre. Encore une fois, je trouve les règles du jeu de l’Éducation Nationale profondément usantes, et parfois même violentes, pour ses agents. Mais A. fait partie de ces personnes qui m’aident à y trouver du sens. Parcourir ces petits mondes que sont les établissements scolaires, et y trouver du sens : des élèves que l’on parviendra à intéresser, des collègues avec qui on partira à l’aventure, des façons de travailler différentes. Chercher le sens, partout où il peut se trouver.
Et pouvoir, en un soir de presque été, parler de qui nous sommes, qui nous devenons, avec ces aventuriers des routes scolaires.

Je me raconte des histoires, bien entendu. Mais, comme on le dit dans une série télé qui brille parfois très fort « les histoires, ce sont les souvenirs que tout le monde a oublié ». Alors, pour être certain que ces souvenirs triviaux, du quotidien, ne seront pas vains, je prends les devant. Et sur cette terrasse, dans la lumière déclinante, j’écoute les histoires d’A. Et lui raconte les miennes.

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