Samedi 11 octobre

Il est très tard, l’heure où l’on sait que le ciel va finir par blanchir. On est des derniers, à traverser cette nuit éveillée.

Et je parle. Je m’observe avec curiosité – avec agacement ? Non, je suis vraiment intrigué – parler avec ce débit qui m’est coutumier, à la fois précipité et hésitant, de mon boulot. Même après cette soirée de fête, même abruti de fatigue et d’alcool, j’y reviens. Comme si j’essayais, en cette heure, selon ces modalités, d’en percer l’énigme. Qu’est-ce que je fabrique dans ce système souvent brutal, qu’est-ce que je tente, à la fin de chaque journée, de fournir aux enfants qui me sont confiés ?

Peut-être est-ce parce que la réponse m’échappe qu’à la fin des fins, je suis toujours là.

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