Jeudi 16 mai

Quatre heures d’oraux blanc de bac. Quatre heures à ne faire passer que la première partie de l’épreuve, celle durant laquelle les élèves déroulent leur explication, celle durant laquelle il n’est pas permis de communiquer avec eux.
C’est, je crois une assez bonne illustration de mon enfer personnel. Pendant deux-cent quarante minutes, je vois se succéder des mômes malades de stress – à Agnus, ils sont d’une anxiété qui pourrait alimenter un pays entier en énergie.

Et tout ce que je peux faire, pendant qu’ils traversent ce Mordor qu’est leur texte de bac, c’est de leur offrir un visage le plus rassurant possible.

Enfin rassurant. Je m’entends. Je me retrouve, bien évidemment, à grimacer comme ça n’est pas permis. Pour tenter de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas seul. Un mode de communication qu’ils ne pigeront probablement pas, qui me rendra encore plus ridicule et vulnérable. Mais qui, j’espère, leur donnera un peu confiance.

Ouais, pendant quatre heures, j’ai vécu une sacrée allégorie de mon métier.

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